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Couverture du livre sur Malekula

Malekula, l’explosion culturelle

L’anthropologie du Vanuatu (ex Nouvelles-Hébrides), a connu de grands noms, dont celui du révérend Codrington, de W. H. Rivers, le fondateur de l’école d’anthropologie sociale britannique, ainsi que les travailleurs obstinés qu’ont été les révérends pères maristes Suas, Tattevin et Godefroy, ainsi que A. B. Deacon, le seul martyr de la profession, décédé à la baie du Suroît sur Malekula de bilieuse hématurique, à une époque où les blancs coloniaux croyaient qu’on soignait le paludisme à l’alcool. Il s’y ajoutera John Layard, qui a travaillé aux îlots au nord-est de Malekula mais qui, à son retour, donnera dans une crise psychologique grave et devra être interné pour un assez long moment.

Malekula est cependant l’île, avec Tanna, pour cette dernière entre autres du fait du géographe Joël Bonnemaison, à propos desquelles on a écrit, et des auteurs français en particulier, le plus de sottises. Voyageurs et explorateurs ajoutent constamment de quoi créer une culture canaque qui n’existe pas. Collant au moindre fait, ou à la moindre apparence, une sauce romantique où les insulaires apparaissaient comme des sauvages cannibales, on leur avait même inventé des pieds palmés et un habitat marécageux construit sur les palétuviers roses, en plus de la mauvaise habitude d’exécuter leurs parents âgés.

En réalité, c’est une des îles où la variabilité culturelle est la plus grande, et la plus originale, du moins dans l’invention manifestée par les sculptures en pierre, en bois, en radicelles de fougères arborescentes et l’utilisation de matériaux végétaux divers collés sur une âme en bois ou en pierre, dont la pâte exclusivement végétale qui constitue les pieces modelées ou surmodelées, et dont la tradition varie d’un village à l’autre.

On trouvera ici, en dehors d’un rappel de la qualité des travaux de Deacon à South West Bay et d’une monographie plus classique portant sur le Nord Malekula, une tentative d’inventaire de tout ce qui s’étale entre les deux et qui n’avait pas été décrit jusqu’alors. On attend l’écriture des travaux de Huffman, qui se font attendre presque autant que ceux de John Layard. Ce n’est pas ici la dernière œuvre sérieuse écrite portant sur Malekula, mais cela s’en rapproche. Un peu beaucoup grâce à Michel Lablais, dont les impressions dessinées et colorées apportent une vision fraîche qui parle souvent mieux qu’un discours écrit.

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